Jour J - 1 mois
Lors d'une récente discussion sur l'éventualité d'une chirurgie bariatrique me concernant, une amie me dit "Tu es sûre? On t'aime comme tu es, tu as un si joli sourire!"
Adorable, bien sûr! Mais tellement révélateur. Je réalise alors qu'elle (et sans doute des tas de gens autour de moi) ne réalise pas quelle est ma souffrance. Et de la même manière, ils ne peuvent imaginer que si je passe par la case "chirurgie", ça n'est pas pour des raisons esthétiques. Je n'en veux à personne car je ne pense pas que qui que ce soit, à part mon amoureux qui vit mon quotidien, puisse déceler à quel point j'ai mal.
Lorsque je suis entourée de nos familles, de nos amis, je suis tellement heureuse de profiter d'un bon moment avec eux que je mords sur ma chique et affiche un tout grand sourire. Personne ne peut alors soupçonner mon état. Je ne reparlerai pas de tous mes soucis physiques, je les ai déjà évoqués, je ne voudrais pas lasser mes éventuels lecteurs :o)
Mais comment mes proches pourraient-ils comprendre cette démarche "quelque peu" invasive si personne ne sait à quel point mon corps est souffrance, à quel point vivre le quotidien m'épuise physiquement? A quel point, j'ai peur de ce qui peut m'arriver si je ne passe pas par là?
C'est aussi une des raisons qui me poussent à tenir ce blog. Expliquer, rassurer. Pour avoir le soutien (indispensable) de mon entourage, ils ont besoin de comprendre.
Cette réflexion de mon amie m'est revenue en tête également alors que je lisais un livre à nos loustics. "Une maman tout entière", vous connaissez? Un livre magnifique où un petit garçon explique que sa maman est la plus grosse du monde et à quel point, il en est fier. C'est très touchant, très tendre. J'ai souvent eu une sacrée poussière dans l'oeil en le lisant aux enfants. A un moment, cette maman fait un régime pour être plus jolie. Et son fils lui fait comprendre à quel point c'est stupide de faire un régime. Une discussion avec les enfants, au courant désormais de mon futur by-pass, s'en est suivie sur les raisons de cette opération. Je voulais absolument qu'ils comprennent que je ne souhaite pas être "plus jolie".
C'est sans doute incompréhensible pour des tas de gens mais même avec mon IMC de 47, je me sens jolie. Je sens régulièrement les regards désapprobateurs sur moi mais je n'arrive pas à me trouver moche (non mais d'abord!). Bien sûr, je ne trouve pas mon corps harmonieux pour un sou (doux euphémisme) mais j'aime bien ma tite bouille. Et ça me suffit pour me sentir "bien" même si les douleurs et la fatigue mettent mon moral à rude épreuve. Jusque-là, ça va, je tiens bon :-)
Les photos de moi après mon régime WW (où j'avais perdu 40 kilos) me plaisent clairement davantage, je ne dois pas le cacher! Mais je n'aurais pas pu m'intéresser à la chirurgie de l'obésité pour des seules raisons esthétiques. D'ailleurs, je ne l'ai jamais fait avant ces derniers mois où les problèmes physiques ont fait leur apparition.
Tout ceci ne me fait pas oublier que d'ici un mois tout pile, je serai sur les starting blocks avant d'entrer en salle d'op'! Comme le temps file.
Entre le moment où l'éventualité d'un bypass a été évoquée par l'équipe de la Clinique du poids idéal et celui où nous nous sommes décidés à le faire, j'étais assez stressée. Une fois notre décision prise, l'apaisement enfin d'avoir choisi une voie parmi d'autres.
Maintenant que je réalise à quel point c'est proche, je sens une pointe de stress... Ca va aller!