Le point après 1 an et 4 mois de bypass
Une revenante est de retour! J'ai reçu quelques messages me demandant des nouvelles, me voici donc pour en donner.
Il n'y a plus de raisons, me concernant, pour alimenter ce blog de manière régulière. Ma vie est tellement normale que je ne vois vraiment pas ce que je pourrais vous dire au sujet du bypass de manière régulière :D
Mais comme j'aime les choses bien faites, il est temps de répondre à vos questions et d'informer ceux qui seraient de passage par ici en leur disant que si je ne poste plus, c'est simplement parce que je n'ai plus rien à dire, pour le moment, au sujet du bypass. C'est devenu totalement banal, et tant mieux n'est-ce pas :o)
Je réalise quand même que je n'ai même pas fait de post pour mon premier bypass-anniversaire, rooooh, je suis vraiment nulle en écriture de blog!
Bref, voici où j'en suis: après un an de bypass, j'avais perdu 40 kilos tout ronds (arrivée à 86,4). J'ai continué sur ma lancée des paliers: je perds vraiment très doucement. Je m'y suis faite.
Lorsque j'ai vu mon chirurgien, pour ce 1er anniversaire, on a pu discuter du fait de cette perte assez lente et il m'a dit en effet, que la plupart des gens perdaient tout leur surpoids en un an. D'autres le font en un an et demi. Je fais peut-être partie de cette catégorie de patients. Moi qui étais tellement contente d'en avoir déjà perdu 40, j'ai été un peu perturbée par cette rencontre mais depuis, j'ai également revu la médecin nutritionniste et mon endocrinologue qui, eux, sont super contents.
Mon chirurgien a un autre regard et pour lui, si j'arrivais à 65 kilos, ce serait le bonheur (wohoho). Là, je ne suis pas du tout d'accord: je ne me vois pas du tout du tout à ce poids-là.
A ce jour, je suis arrivée à 82,4: 44 kilos! Cela continue à descendre. Et je suis sous la barre des 83 kilos, le plus bas poids atteint avec WW. Tout un symbole pour moi.
Concernant mon alimentation, j'ai quand même du faire un recadrage. Les portions que je mange ont augmenté et je pense que je suis à un tournant dans l'histoire de mon bypass: la fin de la lune de miel comme j'ai souvent pu le lire sur des blogs ou des forums consacrés à la chirurgie bariatrique.
Comme me l'a rappelé mon médecin nutritionniste et je le sais depuis le départ, le bypass n'est PAS la solution pour manger tout ce qu'on veut n'importe comment durant le reste de sa vie. C'est une impulsion pour redémarrer, une sorte de reset... mais tout reste à faire: apprendre à manger en écoutant et respectant son corps. Prendre soin de lui, de soi.
Et récemment, j'ai pu observer que de vilaines habitudes reprenaient le dessus, j'ai un peu noté ce que je mangeais et en faisant le bilan, j'ai pu me rendre compte que je ne lui faisais pas que du bien à mon petit corps.
J'ai donc refait le plein de fruits, légumes, recherché mes petites recettes plus équilibrées et très rapidement, je me suis sentie mieux et moins fatiguée.
Je suis toujours inscrite à une salle de sport et je vais nager également.
Le point le moins agréable qu'on peut relever, c'est ma peau: elle fait peine à voir (au niveau du ventre et des cuisses, ainsi que la poitrine... c'est là que j'ai réalisé que j'étais faite comme ma maman et ma soeur en-dessous de ma carapace de kilos: menue du buste huhu). Je prévois très clairement de passer par la case abdominoplastie l'an prochain. Mon chirurgien me suggérait d'y passer ce printemps mais je refuse de le faire avant d'avoir perdu tout ce que je devais perdre et surtout tant que je suis encore obèse (pour ne plus l'être, je dois atteindre 76,6 kilos... il reste presque 6 kilos encore et psychologiquement, c'est important que j'y arrive même si je ne souhaite pas descendre plus bas).
L'abdominoplastie sera inévitable tant le tablier de peau se marque et avec mes soucis de psoriasis, je ne peux pas rester comme ça.
C'est la seule chirurgie réparatrice qui est totalement prise en charge par la mutuelle en Belgique après une intervention de ce type. Comme je ne suis pas intéressée de "refaire" la poitrine et les cuisses ou encore les bras, ça tombe bien.
Pour terminer ce bilan, j'ai eu envie reprendre les 10 envies que j'avais AVANT l'opération et de voir si j'y étais arrivée:
1/ Le plus important pour moi: quitter la souffrance, les douleurs quotidiennes: le plus important et le plus marquant et qui fait que pour moi, l'objectif est déjà atteint même si pour les médecins, je suis encore obèse. Je n'ai plus mal. Une renaissance!
2/ Arriver à suivre mes enfants et leur énergie débordante: là aussi, objectif atteint. Quelle joie de faire des activités un peu plus sportives, faire du vélo avec eux, ne pas craindre de chausser des baskets, une tenue sport et bouger en famille. C'est prévu chaque WE et j'ai hâte d'y être cet aprèm pour aller rouler un peu en vélo, la pluie et le vent s'étant calmés.
3/ Retrouver mon style de fringues (et surtout ma boutique que j'aime d'amour). Et puis, je rêve de porter des bottes: C'est bon, j'ai mes bottes :o) Je peux enfin reporter mes fringues adorées et des amies me donnent des vêtements qui me semblent toujours trop petits, quelle surprise de voir qu'ils me vont. C'est du détail mais pas tant que ça, ça fait vraiment du bien au moral.
4/Ne plus être obsédée par la nourriture et la balance: la balance ne m'obsède plus et je dois bien dire que j'ai trouvé un grand apaisement dans le fait de manger des petites quantités. Une assiette normalement remplie me suffit et je ne dois jamais me resservir. Mais comme je le disais plus haut, mes quantités peuvent augmenter si je n'y prends pas garde et il suffirait que je mange n'importe quoi 15 fois par jour, même en petites quantités et je pourrais reprendre du poids. Si vous réfléchissez au bypass, prenez vraiment garde à cet aspect des choses: une opération ne règle en rien ce qui se passe dans notre tête, un suivi psy et nutri est inévitable et indispensable! Le fait de m'être posée récemment pour observer ma façon de manger m'a fait beaucoup réfléchir et je suis contente de rectifier le tir pour ne jamais oublier jusqu'où mon alimentation m'a un jour menée.
5/ Etre libérée d'une certaine addiction au sucre, aux boissons gazeuses et aux aliments riches en général: je ne souffre pas du dumping syndrome, gros ouf car je n'aurais pas supporté de perdre le plaisir de manger, de cuisiner (surtout que j'ai une passion pour la réalisation de pâtisseries assez techniques), de continuer notre vie sociale assez riche. Mais du coup, je dois faire attention car le plaisir du sucré et celui de la bonne chair sont restés bien que ça soit passé en mode normal et plus addictif. Mais comme je me méfie de tout cela et que je pense que la frontière entre les deux est ténue, je reste sur mes gardes. En revanche, je n'aime vraiment plus les boissons gazeuses (sauf le champagne huhu), c'est assez désagréable dans mon estomac.
6/ Faire du sport et aimer ça: Incroyable, mais vrai! J'aime ça et cela me donne encore plus d'énergie. Si mon prof de gym de mes jeunes années me voyait :D Bon, je suis loin de mon rêve un peu fou de faire une course de 10km. Je ne suis décidément pas une runneuse. Mais il existe des groupes "je cours pour ma santé", je me demande si je n'essayerais pas d'intégrer un groupe pour démarrer tout doucement et peut-être découvrir un nouveau plaisir.
7/ Passer inaperçue: Là, aussi, cela fait du bien. Bien que d'autres regards se posent désormais mais jusqu'à présent, cela n'a pas été source de malaise, ça fait juste plaisir :)
8/ Rester au sec: Je veux avoir froid: je l'ai voulu, je l'ai eu: j'ai froid TOUT LE TEMPS arf. Mais quelle joie de ne plus être en nage au moindre mouvement.
9/ Retrouver une part de féminité: là, j'avoue, j'ai du relire ce que j'entendais par là à l'époque. Je ne me suis jamais sentie moche même à 127 kilos mais c'est clair que je me sens plus jolie désormais et que je préfère ce que je vois sur les photos. Et d'ailleurs, quand je vois les photos juste avant l'opération, je réalise que je n'ai jamais VU que j'étais comme ça... Ceci dit, "retrouver une part de féminité" n'était pas vraiment une bonne formulation, je ne me suis jamais sentie plus ou moins féminine... Je me sens plus jolie maintenant et même si j'ai tjs été coquette, je prends davantage soin de moi et de mon apparence et ça fait du bien.
10/ Last but not least: la foule de détails embarrassants du quotidien de tout bon obèse qui se respecte. Je voudrais ne plus craindre les sorties en terrasse dans les restos et petits bars (et leur sièges trop petits, ou pire trop petits ET en plastique, bien trop fragiles), ne plus être coincée dans les fauteuils au cinéma, les lits trop étroits dans les hôtels ou les gîtes de vacances (1m40 de large, c'est pas humain). Je voudrais pouvoir croiser mes jambes, porter des ceintures larges, des jupes, des robes (sans être obligée de les superposer sur des pantalons larges). Je voudrais cesser de ruiner tous mes pantalons en 3 mois de temps (l'usure des cuisses). Je voudrais prendre des bains sans être coincée sur les bords. Je voudrais pouvoir prendre soin de mes pieds (vernis, soins divers) sans risquer de mourir étouffée. Je voudrais ne pas devoir emmener mon peignoir (taille XXXL) en thalasso avec mes copines. Une foule de détails, pas graves mais qui ne devraient pas me manquer! : voilà, j'ai laissé la foule de détails décrites pour que vous compreniez bien quel était mon quotidien. Et presqu'un an et demi après, je m'étonne toujours de ce que j'arrive à faire, des endroits où j'arrive à m'installer, je n'ai pas encore bien intégré mon image actuelle, il paraît que c'est ce qui prend le plus de temps.
Voilà, un bon bilan au final non?
Je ne pense pas revenir vous parler de sitôt mais si vous avez des questions, n'hésitez pas. Et s'il y a des changements notoires ou des projets qui se concrétisent (comme l'abdominoplastie par exemple), je viendrai vous en parler pour que votre information soit complète.
Au plaisir :o)